Continuité écologique et libre circulation

Passe à poissons auchy-lès-Hesdin / continuité écologique
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29 avril 2015

 Contexte général du projet

 Le principal objectif fixé par la DCE (Directive Cadre européenne sur l’Eau – décembre 2000) est l’atteinte du « bon état ou du bon potentiel écologique des masses d’eau de surface », à l’horizon 2015. Le bon état écologique est apprécié par :
– la qualité physico-chimique de l’eau,
– la qualité hydromorphologique des cours d’eau,
– l’état biologique des populations animales et végétales des milieux aquatiques.

De part leurs exigences en termes de qualité d’eau, d’habitats aquatiques, mais aussi de part leur situation en fin de chaîne alimentaire, les poissons sont des indicateurs pertinents de l’état de fonctionnalité biologique des milieux aquatiques et des zones humides associées à l’échelle de chaque bassin versant. C’est à partir de ces indicateurs que chacune des FDAAPPMA (Fédération Départementale des Associations Agréées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique) du bassin Artois-Picardie ont réalisé leur PDPG (Plan Départemental de Protection des milieux aquatiques et de Gestion des ressources piscicoles) qui constitue une expertise de la qualité écologique de chaque masse d’eau de surface ou contexte piscicole.
La qualité écologique du milieu aquatique dépend étroitement de sa qualité hydromorphologique (structure physique qui détermine les habitats aquatiques). Cette qualité hydromorphologique est perturbée par divers facteurs, en particulier par les ouvrages hydrauliques implantés en travers du lit des rivières (seuil agricole, barrage avec vannes, seuil résiduel, écluse, pompe de relevage, etc.).
En effet, les ouvrages hydrauliques nuisent à la qualité des milieux naturels car ils ont (Malavoi, 2003) avec des effets de retenue : augmentation artificielle de la profondeur (de la hauteur de la colonne d’eau) et des diminutions des vitesses de courant, ce qui induit entre autres un accroissement des températures et une diminution de la teneur en oxygène.

Les effets des barrages sur la vie des poissons

La majeure partie de ces ouvrages limite les mouvements migratoires de la faune piscicole, tant dans les milieux salmonicoles que dans les milieux cyprinicoles. Il résulte de ce cloisonnement des rivières un isolement des populations de poissons, déjà fragilisées par d’autres perturbations du milieu aquatique (ex : qualité d’eau dégradée).

Mieux connaître pour mieux protéger !

 Les ouvrages hydrauliques ne se rencontrent pas uniquement sur les fleuves côtiers du Bassin Artois-Picardie classés au titre de la « libre circulation des poissons dits grands migrateurs » (L.432-6 du Code de l’Environnement) – la Canche, l’Authie et leurs principaux affluents. Au contraire, ces ouvrages sont implantés sur tous les cours d’eau du bassin Artois- Picardie. Or, toutes les espèces piscicoles sont migratrices par « nature » et doivent pouvoir se déplacer pour réaliser leur cycle de vie (accès aux sites de reproduction, de croissance, etc.). Il est donc nécessaire d’évaluer l’impact des ouvrages hydrauliques sur la libre circulation piscicole, notamment à travers les espèces repères – Truite fario et Brochet, à l’échelle de chaque contexte piscicole (masse d’eau) du Bassin Artois-Picardie.
La FDAAPPMA du Pas-de-Calais, en partenariat avec les Fédérations du Nord, de la Somme et de l’Aisne, et en collaboration avec ces multiples partenaires techniques et administratifs, a réalisé un inventaire des ouvrages hydrauliques (localisation, dimension, impact sur les milieux, propositions d’actions, chiffrages des coûts et des gains, etc.) à l’échelle de tous les réseaux hydrographiques du bassin Artois-Picardie.

La compilation de ces éléments dans une base de donnée contribue à améliorer l’état des connaissances des milieux aquatiques. En parallèle, la plaquette de sensibilisation aux enjeux de la restauration de la continuité écologique des cours d’eau (disponible à l’article « La plaquette de sensibilisation » » a été réalisé et diffusée aux multiples acteurs qui ont en charge la gestion et la protection du milieu aquatique : l’Agence de l’Eau Artois-Picardie, les DIREN (Direction Régionale de l’Environnement ), les SAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux), les services administratifs (DDAF (Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt), DDE (Direction Départementale de l’Equipement), MISE (Missions Interservices de l’Eau (guichet unique regroupant les services administratifs type DDAF, DDE, etc.)), les Conseils Régionaux, les Conseils Généraux, les établissements publics (Communautés de communes, VNF(Voies Navigables de France),…).