Sensibilisation leptospirose

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29 juin 2023

Amis pêcheurs, soyons vigilants !

La leptospirose est une zoonose très répandue dans le monde, particulièrement en milieu tropical et dont l’incidence en France a augmenté ces dernières années. C’est à la fois une maladie professionnelle touchant les vétérinaires, les éleveurs, le personnel des abattoirs et les égoutiers, et une zoonose de loisir contractée lors d’activités de baignade ou de pêche en eau douce.

Une hausse du nombre de cas de leptospirose a été récemment observée en France métropolitaine, passant de 300 cas par an, à environ 600 cas depuis 2014, soit une incidence d’environ 1 cas pour 100 000 habitants par an. Le pic annuel d’incidence est observé à la fin de l’été. Le réchauffement climatique et les températures clémentes, les inondations à répétition (conditions idéales à la prolifération des rongeurs), participent activement à la hausse du phénomène.

Mode de contamination :

L’Homme peut être contaminé de plusieurs manières notamment s’il présente une plaie, une érosion ou une lésion cutanée ou par la projection de gouttelettes contaminées sur les muqueuses oculaires, nasales et buccales. La contamination peut être directe par contact avec les urines ou les tissus d’animaux infectés (occasionnellement les chiens, les animaux d’élevage), plus rarement par morsure, notamment de rat, ou indirecte par l’intermédiaire d’eaux, de végétaux ou de boues contaminées par ces urines. Il n’y a pas de transmission interhumaine.

Symptômes :

Les premiers symptômes, non spécifiques, rappelant ceux d’une grippe, il en résulte souvent un retard de diagnostic préjudiciable. Après une incubation de 6 à 14 jours, le tableau clinique, très polymorphe, évoque une septicémie et peut associer : de la fièvre, des frissons, une tachycardie, des douleurs musculaires, des douleurs articulaires, des maux de tête, une éruption cutanée, un syndrome méningé… En fonction de la dissémination des leptospires dans les différents organes, l’évolution peut être marquée quelques jours plus tard par une atteinte hépatique, une insuffisance rénale, des signes neurologiques, des manifestations hémorragiques, une atteinte pulmonaire ou cardiaque, une atteinte oculaire. En l’absence de pathologie sous-jacente et si le traitement est débuté précocement, l’évolution est le plus souvent favorable et sans séquelles. La maladie chez l’homme peut cependant être très sévère en l’absence de traitement.

Diagnostic et traitement :

Devant la suspicion de leptospirose, le diagnostic biologique de confirmation repose sur la recherche de ses acides nucléiques dans le sang. Ainsi, le diagnostic direct par PCR (polymerase chain reaction) en temps réel donne des résultats fiables en quelques heures. Compte tenu du risque rénal, la forme ictérohémorragique de la leptospirose nécessite une hospitalisation en réanimation et une antibiothérapie pendant au moins dix jours consécutifs. L’antibiothérapie diminue le risque de complications si elle est administrée précocement, mais pas la durée de l’infection. Jusqu’à présent, aucune résistance au traitement n’a été décrite.

Conseils :

En présence de très fortes fièvres sur plusieurs jours, demandez à votre médecin une prise de sang, en précisant que vous êtes pêcheurs (donc potentiellement en contact avec des animaux porteurs de la maladie), pour rechercher la présence ou pas de la leptospirose.

 Pour aller plus loin :

https://agriculture.gouv.fr/maladies-animales-la-leptospirose

https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/article/leptospirose

https://www.acadpharm.org/