Restauration du Marais de Thièvres

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28 mars 2015

La restauration du marais de Thièvres, intervient dans le cadre de la reconquête du bon fonctionnement hydraulique et écologique de l’Authie. Elle permettra, en plus de limiter les phénomènes érosifs, d’apporter de meilleurs habitats pour la faune aquatique et d’obtenir des lieux de reproduction fonctionnels.

Le Contexte

Suite à l’application de la directive cadre sur l’Eau de 2000, l’objectif pour 2015 est l’atteinte du « bon état écologique » des masses d’eau. L’EPTB Authie est la structure porteuse du SAGE Authie (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux). Un des enjeux identifié consiste à gérer les milieux aquatiques de façon à favoriser le bon fonctionnement hydraulique et à préserver la richesse biologique de l’Authie et de ses affluents. En effet, la vallée de l’Authie constitue une entité remarquable sur le plan paysager et écologique. Elle offre, de sa source à l’embouchure, une multitude de milieux naturels, riches et variés, reconnus pour la plupart d’intérêt écologique pour la faune et la flore.

Le marais de Thièvres, d’une superficie approximative de 8 hectares, est bordé au Nord par le ruisseau St-Pierre et au Sud par l’Authie. Cette surface, entièrement dédiée à l’agriculture, est utilisée pour le pâturage bovin et ovin. Le suivi de nids de ponte de salmonidés effectué depuis 3 ans par la FDAAPPMA62 démontre la présence d’un réel effort annuel de reproduction sur le site. Face à ce constat, il apparaît judicieux d’améliorer la capacité d’accueil de ce tronçon de l’Authie. En effet, l’objectif est de favoriser les phases de développement et de grossissement des juvéniles directement issus de la reproduction naturelle et de préserver les surfaces de reproduction.

La restauration du marais – les travaux

1. Pose de clôtures et création d’abreuvoirs

La descente des ovins et des bovins aux cours d’eau pour s’abreuver dégrade la qualité physico-chimique de l’eau et déstabilise les berges. La pose d’une clôture interdira la descente des ovins et préservera le bon fonctionnement du milieu.

2. Pose de souches et insertion de déflecteurs en berge

La pose de souches et l’insertion de déflecteurs en berge permettra de modifier les écoulements et ainsi redonner au cours d’eau son caractère morphogène. Ces aménagements contribueront également à créer des caches pour les poissons.

3. Création / recharge de radiers

Le décolmatage du substrat existant permettra de restaurer la fonctionnalité des zones de radiers présentes sur le ruisseau. La création de nouveaux radiers par l’apport de substrat minéral dans le lit mineur aura pour avantage d’augmenter la surface totale de reproduction du ruisseau.

4. Diversification des écoulements

Cette action consistera à fixer une dizaine de souches d’arbres dans le lit mineur à l’aide de pieux éjointés. Cette diversification des écoulements permettra à la fois de créer des zones de caches et d’abris pour les poissons et d’améliorer les capacités morphogènes du cours d’eau en lui redonnant localement la capacité de chasser les sédiments fins et donc de réduire le phénomène de colmatage.

5. Gestion de la diversité arboricole

La présence d’un alignement de peupliers engendre une ripisylve monospécifique en bordure de l’Authie. Leur système racinaire superficiel ne permettant pas un bon maintien des berges et la plupart des sujets dépérissants. Ainsi, ces derniers seront abattus. Sur le ruisseau Saint Pierre, une zone plus dénudée en végétation arborée et arbustive laisse la place aux hélophytes qui par endroits peuvent obstruer le lit. Pour contrer ce phénomène, une mosaïque de plants appartenant à la strate arbustive sera plantée. Ces plantations permettront de reconstituer une ripisylve adéquate et de limiter le développement excessif du cordon hélophytique. Au total, 110 arbustes seront disposés tous les 2-3 m et de manière irrégulière afin de garder un effet plus naturel. Cette gestion a été réalisée en partenariat avec le CRPF.

Le Financement

Le projet d’un montant total de 70 000 euros TTC est financé à hauteur de 50% par la Région Nord-Pas-de-Calais et à 50% par l’Agence de l’Eau Artois Picardie.

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